J’ai été un peu radin avec les articles ces derniers temps, mais à ma décharge j’ai pas eu accès à internet… Je me rattrape avec cet énorme billet : ajustez vos lunettes, c’est parti 🙂 (les photos viendront quand je rentrerai à la maison)
Jour 1:
Départ à 7h30 de Santiago en bus pour Arica, la ville la plus au Nord du Chili (27h de bus). Heureusement, les bus sont très confortables, on y offre des collations… Et on y passe des films de merde. On m’aurait que j’allais voir deux fois “Sauvez Willy” (oui, ils l’ont passé deux fois) en moins de 24h, j’y aurais pas cru. Pour les curieux, on a aussi eu le droit au roi scorpion, à la croisée des mondes, à la nuit au musée 2 et j’en passe. Le voyage vers le Nord est relativement intéressant, on traverse le désert de l’Atacama, qui est le plus sec au monde. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils installent des observatoires là bas (parce que l’air est sec, les étoiles se voient mieux). Et en effet, la nuit on voyait super bien les étoiles.
Jour 2:
Toujours dans le bus… On est arrivés à Arica vers 11h, 34°C à l’ombre et pas un pet de vent. Par chance, j’ai rencontré une péruvienne dans le bus et du coup elle nous aide pour prendre un taxi collectif jusqu’à Talna, la ville frontalière côté Pérou. On retrouve bien l’esprit “tout se négocie” avec le chauffeur qui voulait faire payer 4000 pesos au lieu de 3000 le passage (“oui oui, le tarif, c’est 3000, mais moi je fais payer 4000 pour les bagages). Après discussion, on a terminé sur 3500 pesos (2,7€). Il y a en gros 30 min de trajet entre les deux villes, plus le temps de passer la frontière. On a fait le voyage dans une vieille Chevrolet qui accusait tout de même 1 800 000 kilomètres, et dont l’aiguille du compteur de vitesse avaiit disparu. Talna ne vaut pas plus le coup que Arica, on a donc pris un bus directement pour Arrequipa (7h de bus). Là encore, il faut éviter les rabateurs et chercher le moins cher soi-même.
Un truc marrant avec les péruviens est qu’ils ont tendance à voyager avec beaucoup de choses (comprendre 1m cube de bordel en tout genre), mais au final ça rentre dans la soute quand même (c’est normal, c’est un bus péruvien, c’est étudié pour). Entre Talna et Arrequipa on se refrape la douane (1h d’attente), et après c’est 3h et quelques de traversée du désert avant d’arriver à Moquegua, une petite ville faite de bric et de broc (maisons de un étage quasi exclusivement, aux murs peints pour que ce soit plus gai. Au niveau des gens qu’ont voit dans la rue, les péruviens sont plus “marqués” que les chiliens, un peu comme en Equateur. Ils ont une tête plus indienne et la peau plus foncée, et on en croise certains qui ont le costume traditionnel de leur tribu.
Au final, choisir le bus le moins cher ne paye pas toujours : on est arrivés avec une bonne heure de retard. La route est relativement montagneuse, et pour le bus chaque montée était une nouvelle étape (les montées en seconde, ça laisse le temps d’apprecier le paysage). Arrivés à Arrequipa, on a pris un taxi qui nous a conseillé un hôtel près du centre et pas cher, tout à fait correct. Arrequipa est une ville fort charmante, avec une architecture qui mélange colonialisme et influence inca. C’est typiquement le type de ville qui manque au Chili. On a profité de la température douce pour se balader un peu autour de la Plaza de Armas, manger un plat gargantuesque au wok pour 3,5 soles (0,80€), et on a terminé dans un petit bar (Le Colibri) dans une salle voutée peinte avec bien 5m de hauteur de plafond à écouter un guitariste en sirotant un pisco sour.
Jour 3:
Levés de bonne heure (c’est d’autant plus facile qu’on en a gagné deux en passant au Pérou avec le décalage horaire), on est partis se balader en ville. Arrequipa, en plus de ses églises et monuments aux décorations incas et ses petites rues qui rappellent Quito, possède un petit réseau de ruelles aux maisons de pierres blanches, un peu dans le style andalousien du Sud de l’Espagne. Le réseau de taxis est impressionnant (on voit assez peu de voitures normales) et assez bon marché. Comme les taxis ont tous le même modèle, chacun “customise” son pot de yaourt à sa manière, ce qui conduit à des résultats assez marrants, en général d’un kitch total.
La météo à Cuzco est constante : pluie (et apparemment là bas, quand il pleut, il pleut). On va quand même prendre un bus ce soir, et on verra bien…
Jour 4:
Arrivés à Cuzco, il pleut même pas! Pas merci au braillard qui a passé la nuit dans le bus à appeler son papa et sa maman, et au crétin qui a mis du RnB péruvien sur son téléphone à 5h du mat, mais bon c’est pas si grave. La ville de Cuzco est relativement touristique, comme Arequipa, et assez jolie aussi. Elle s’étale dans une vallée en grimpant sur les flancs des collines qui l’entourent. Contrairement à ce qui était prévu, on a eu du beau temps (couvert mais sans pluie). En se baladant, on a rencontré une gamine en costume traditonel qui promenait son alpaga, on a discuté avec elle un bout de temps et fait de la balançoire, c’était marrant de voir qu’à cet âge ils ont déjà la notion d’aller se balader avec son alpaga pour vendre des bracelets tressés et se faire prende en photo (j’imagine que ça fait partie de leur éducation). Dans l’après midi, on a pris un mini bus (ils appellent ça un combi ici) pour Urubamba. Le trajet dure une bonne heure, un voyage sympathique à travers des vallées vertes, le tout en slalomant entre les nids de poule et les animaux (vaches, cochons, ânes etc.) qui se baladent sur la route. Plus on s’enfonce dans la campagne, et plus la proportion d’indiens en costume traditionel est importante. La plupart travaillent dans les champs avec des outils basiques, pendant que les enfants gardent les moutons.
A Urubamba, on a pris un déjeuner complet pour 3,5 soles (0,8€), avec soupe en entrée, et riz à la panse de vache ensuite. Assez rigolo comme sensation sur la langue la panse de vache, je vous le recommande… Pour se déplacer dans Urubamba, on utilise des triporteurs (des motos auxquelles on a greffé une mini remorque derrière), chaotiques mais bon marché. Et après Urubamba, on a pris un mini bus pour Ollataytambo (répetez après moi…), le point de départ pour monter au Macchu Pichu!
Arrivés à Ollataytambo, on a trouvé un hotel (plutôt une pension) pas cher, mais qui valait pas plus que ce qu’il coûtait. Après avoir acheté nos billets de train pour le lendemain (30$ pour 1h30, ouïe), on a été se coucher tôt pour pouvoir se lever à 4h le lendemain.
Jour 5 (le grand jour):
Le train partant à 5h07 il a fallu se lever tôt. Après 1h30 de trajet au milieu des montagnes, on est arrivés à Aguas Calientes, le village en bas du Machu Pichu. La montée à pied prend 1h15, mais peut aussi se faire en bus pour 7$ (vu le caractère touristique du site, tout est déraisonablement cher). À l’arrivée au Machu Pichu, il faut aussi payer son ticket (63 soles, 15€). Pas donné, mais ça vaut vraiment le coup. En plus de pouvoir visiter la cité, il y a des balades sur les montagnes environantes. On est montés au Waynapichu qui surplombe la cité, et redescendus par derrière dans une forêt épaisse et humide. Vers 17h, on était de retour à Aguas Calientes, prêt à ralier la station hydroélectrique à pied, pour pouvoir ensuite rentrer en bus à Cusco (nettement moins cher que le train. Ces 10 derniers kilomètres, de 17h45 à 20h, ont été relativement éprouvants (on marchait en continu depuis 7h du matin), d’autant plus qu’on avait récupéré les sacs. Arrivés à la station hydroélectrique, on a eu la chance de trouver un taxi qui nous a amenés jusqu’aux termes de Santa Teresa. Là, ça a été le bonheur de se mettre dans l’eau chaude après 12h de marche 🙂 On a campé là bas, l’occasion d’étrainer la tente, le nouveau sac de couchage et le réchaud.
Jour 6:
Retour à Cuzco en passant par une autre route que pour l’aller. La route qui relie Santa Maria à Cuzco est en fait un genre de piste régulièrement fermée pour cause d’éboulements. Et en effet, on voit régulièrement des bouts de route qui se sont décrochés, et qui sont tombés au fond du ravin (sensations garanties). Arrivés à Cuzco, on a une fois de plus employé la technique qui consiste à demander au taxi pour trouver un hôtel, et qui n’a jusqu’à présent jamais failli. On a eu le droit à la pluie de Cuzco, qui rince sévère, heureusement le restaurant n’était pas loin de l’hôtel.
Jour 7:
On a profité de la journée pour visiter Cuzco plus en profondeur, et je me suis racheté une paire de chaussures. Les anciennes avaient un an et demi et commençaient à accuser le coup… Avec la tempête de la veille, il n’y avait pas d’électricité dans le centre, du coup tout était un peu obscur. Dans l’après midi, on a pris un bus pour Puno, une ville au bord du lac Titicaca (à 3800m d’altitude). Là, on a pris un pack avec un groupe parce que c’était vraiment moins cher. Ça m’a confirmé que j’aime pas les tours en groupe, mais bon, c’était une expérience à vivre. Premièrement, ils nous ont emmené visiter un archipel d’îles artificielles en roseaux sur lesquelles vivent des indigènes. C’était un peu Luna Park, avec les indiens qui cherchent à te vendre leur artisanat à tout prix… On a ensuite été sur une deuxième île où on a été accueillis par une famille locale, qui nous a hébergé une nuit. Là encore, c’était d’un authentisme douteux (et impossible de faire trois pas sans qu’on cherche à te refiler un poncho ou un bonnet). Le soir, c’était soirée traditionnelle : tout le monde en costume local, et danses péruviennes à la clé.
Jour 8:
Levés de bonne heure, on a été voir une troisième île. On a sauté le repas au restaurant pour aller se balader sur l’île. Les gamins, bien entraînés, te demandent des sous si tu les prends en photo… Au final, on est rentrés vers 16h sur Puno et on a passé la nuit là bas pour prendre un bus le lendemain vers Copacabana.
Jour 9:
Ici s’achève la partie Pérou, puisque Copacabana est en Bolivie! La suite dans le prochain billet donc…